Héctor Bianciotti, le fils de la Pampa

Bien que moins connu que d’autres écrivains argentins, il s’est illustré en intégrant l’Académie Française.

Hector Biancotti

Élu Immortel en 1996, autrement dit membre de l’Académie française… belle revanche pour ce fils d’immigrés italiens né dans un coin perdu de la Pampa argentine en 1930. Une enfance maintenue dans l’isolement: “Longtemps je n’ai connu du monde que la nature la plus austère, la plus avaricieuse qui soit : un sol étendu à l’infini qui ignore les aménités que le mot ‘paysage’ suggère […]”, écrit-il dans Ce que la nuit raconte au jour, l’un de ses romans autobiographiques.

Ses parents sont des fermiers piémontais, qui “allaient jusqu’à exclure de leurs relations la seule famille calabraise des alentours parce qu’elle venait du sud de la Péninsule”; des parents qui interdisent la langue maternelle et obligent leurs enfants à ne parler que celle du pays d’accueil, l’espagnol. Avide de lecture, fasciné par ce qui lui arrive de la ville à travers les revues, Héctor Bianciotti prend la seule voie possible pour poursuivre ses études: le petit séminaire.

Hector Bianchiotti, La Nostalgie de la maison de Dieu (2003)

À l’issue de son séjour chez les Franciscains de Moreno, il découvre que la vocation religieuse lui fait défaut, renonce au noviciat et préfère les textes profanes. C’est l’éblouissement que lui cause Paul Valéry qui le pousse vers la langue française. Il commence à gagner chichement sa vie comme écrivain public, puis comme clerc de notaire. Il s’installe à Córdoba puis à Buenos Aires en 1951. “Buenos Aires garde en moi cette couleur de la peur qui y régnait à mon arrivée…”, sous le régime péroniste.

En 1955, il prend la route de l’exil. D’abord l’Italie puis l’Espagne de Franco. Il cherche des rôles au théâtre, ne mange pas à sa faim, accumule “petits emplois sporadiques et pensions minables”, vit des heures sans ligne d’horizon, comme il le raconte dans le Pas si lent de l’amour.

L'Académie française, Paris

En 1961, Héctor Bianciotti arrive à Paris, et commence à travailler pour Gallimard l’année suivante. En 1969, il devient journaliste littéraire pour la Quinzaine littéraire puis, plus tard, pour le Nouvel Observateur et le Monde. Il écrit aussi, théâtre, romans et nouvelles en espagnol, puis en français à partir de 1982, un an après sa naturalisation. “En somnambule et par des chemins de contrebandier, je passai de ma langue d’enfance à celle de mon pays d’élection. […] Au bout d’une quinzaine d’années, j’entendais souvent dans mes rêves des voix françaises. Il s’en fallut de cinq ans que j’écrive, sans m’en rendre compte, la première page d’une nouvelle en français.”

Sa carrière d’écrivain est lancée, et reconnue. Il reçoit le prix Médicis étranger en 1977 pour le Traité des saisons, le prix du meilleur livre étranger en 1983 pour l’Amour n’est pas aimé, le Femina en 1985 pour son premier roman français, Sans la miséricorde du Christ, le prix Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son œuvre en 1993 et le prix de la Langue de France en 1994. Enfin, couronnement suprême, il est élu à l’Académie française en 1996.

Héctor Biancotti s’éteint à Paris le 12 juin 2012.

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